L’effervescence triomphale des soirs de grande première, l’exubérance des comédies musicales emblématiques de Broadway, l’enthousiasme débordant d’un public reconnaissant, voilà tout ce qui s’exprimait lors des 13 minutes de standing ovation qui ont salué la première de La Cage aux folles au théâtre du Châtelet, le 5 décembre dernier. À coup sûr, le succès sera au rendez-vous des 41 dates de ce très attendu nouveau spectacle d’Olivier Py, directeur du Châtelet depuis 2023.
Avec cette nouvelle version de La Cage aux folles, portée par l’interprétation bluffante de justesse, d’énergie et de générosité de Laurent Laffitte (Albin/Zazza), qui chante et danse aux côtés de Damien Bigourdan (Georges), Olivier Py laisse libre court à la grandiloquence, à l’ambition et au souffle débridés qui le caractérisent.

La Cage aux folles – Théâtre du Châtelet © Thomas Amouroux
La Cage aux folles, version grand format
155 costumes, 39 changements de décor, 32 comédiens, danseurs et chanteurs, 3 986 plumes d’autruche, les personnels du théâtre spécialement encostumés pour l’occasion, tous les moyens dont dispose une institution comme le Châtelet sont mobilisés pour faire de cette comédie musicale le grand rendez-vous théâtral de cette fin d’année.
Il faut dire qu’au fil des décennies, le succès de La Cage aux folles ne s’est jamais démenti. Lorsque Jean Poiret crée la pièce en 1976, elle devient très vite un triomphe du théâtre de boulevard. Viennent ensuite les films, qui confirment et prolongent le succès populaire. Ils convaincront le musicien américain Jerry Herman, déjà auteur du très grand succès Hello Dolly, d’adapter la pièce en comédie musicale pour la jouer à Broadway. Approché par Herman, le dramaturge Harvey Fierstein accepte d’écrire le livret, à la condition d’y rajouter une forte dimension militante en faveur du droit d’être soi et d’aimer librement. Créé en 1983, le spectacle d’Herman et Fierstein obtiendra le Tony Award de la meilleure comédie musicale et sera joué 1 761 fois ! Cette version musicale et militante abordera avant l’heure la question de l’homoparentalité et prophétisera, avec une rare capacité d’anticipation, l’opposition actuelle des extrêmes droites à la défense des droits LGBT+.
La Cage aux folles, ode à la joie de vivre pour tous
La version de Py associe à son tour et avec brio le pur divertissement et l’engagement militant. Ses appels au respect des différences comme ingrédient essentiel du plaisir de vivre irriguent le spectacle, comme autant de clins d’œil joyeux et gentiment provocants. Ainsi qu’il l’explique dans les vidéos de présentation du spectacle, Olivier Py envisage sa comédie musicale comme « « une pièce brechtienne, qui a un vrai souffle politique, mais qui est faite pour plaire à tout le monde ». Au final, alors que s’ouvre la période des fêtes, cette nouvelle Cage aux Folles, 50 ans après la création de la pièce à Paris, sonne comme un appel à la vigilance, mais aussi à la réconciliation et aux retrouvailles.
La Cage aux folles,
mise en scène et traduction Olivier Py,
musique et parole de Jerry Herman, livret de Harvey Fierstein,
du 5 décembre 2025 au 10 janvier 2026 au Théâtre du Châtelet.


